À la cueillette de roches blanches

De l'autre côté de la rive une femme s'avança pour boire un peu d'eau de la rivière. La chaleur du jour l'avait accablée. Elle se rafraichit la nuque, les bras et pour complèter elle enleva ses chaussures et se fit tremper les pieds.

" Haaa quelle bonne sensation de bien être j'y resterais toute la journée! "

Malheureusement elle n'avait pas vraiment le temps de relaxer car elle devait se rendre en banlieu d'Orion pour y rencontrer quelqu'un. Elle se releva péniblement et au même moment elle ressentit une vive douleur au pied droit.

" Aille! Mais sur quoi ais-je pilée? "

Son cri se changea en un écho spectaculaire et la fit rougir.

" Une chance que je suis seule! " marmonnat-elle tout bas.

Elle retira ses pieds de l'eau et mit sa main en dessous de son pied là ou elle avait de la douleur. En retirant sa main elle y vit une coulée de sang entre ses doigts.

" Ha zut! Je me suis coupée le pied! "

Elle chercha autour d'elle quelque chose pour panser sa coupure...

Tout en continuant ses recherches un écho évident vint perturber sa concentration. Aussitôt il relève la tête et regarde au loin d'ou ce bruit venait. Il aperçu une femme qui se tenait le pied sur la rive. Il se déplace pour se sortir hors de l'eau. Il dépose son sac de cailloux et envoi la main.

" Hé vous là bas! Est ce que ça va? "

Ses paroles s'envolèrent très clairement vers l'inconnue.

" Vous avez besoin d'un coup de main? "

Il tourna sa tête pour être sûr de bien capter sa réponse...

Une voix la fit frissonner. Elle se croyait seule et voilà qu'un homme lui demandait si elle avait besoin d'aide. Elle se retourna innocemment le regard surpris.

" Oh! Heuuu se n'est rien, c'est qu'une petite coupure! "

Voulant faire comme si sa blessure ne la dérangeait pas, elle posa son pied au sol et marcha un brin. Elle retomba aussitôt sur les fesses car la douleur lui pinçait au coeur. Elle se retourna voulant mourir de gêne.


" Ça va aller merci! "

Le général Perchevois s'amena avec sa troupe pour longer la rivière Yssama comme à chaque mois. La journée fût longue et chaude alors il décida d'établir un campement au bord de la rivière. Tous mis pied au sol et commençèrent à monter les tentes.

Oslo s'approcha de la rivière pour se rafraichir le visage et la nuque. Plusieurs piqûres de moustiques l'incommodaient et un peu d'eau lui ferait du bien. En s'avançant au bord de la rive il aperçu à sa droite un soldat qui était assis au sol l'air embêté.

" Est-ce que ça va mon brave? "

Il se dirigea vers l'étranger et à sa grande surprise ravala ses paroles car ce qu'il croyait être un soldat s'avérrait plutôt être une jolie jeune femme.

Décidément la rivière n'était plus un lieu solitaire ou l'on pouvait se recueillir. Une autre voix l'interpella celle ci étant plus proche et plus clair. Elle lâcha son pied qui la faisait souffrir et prit un air sûr avant de s'adresser à l'homme.

" Mon brave? Oh mais tout va très bien! Je ne fais qu'une petite pose avant de retourner en ville! "

Elle s'essuya ses mains et ramassa ses affaires pour remettre son bâluchon en bandouillère sur son épaule.

" Et vous quel bon vent vous amène sur les rives de la rivière Yssama? "

Quand l'homme se leva il s'aperçut que se n'était pas un homme mais bien en fait une femme.
Il sentit ses joues devenir chaudes et rougeottes. Il s'empressa de s'excuser.

" Oh pardonnez moi! Mes yeux me jouent des tours. Je croyais que vous étiez un homme! "

Il s'approcha d'elle pour mieux qu'elle le comprenne, c'est à ce moment qu'il vit qu'elle boitait légèrement.

" Vous vous êtes blessez? Vous semblez avoir du mal à marcher? "

" Oh ça? Se n'est rien! J'ai dû glisser sur une roche en me promenant pied nu dans la rivière. Se n'est qu'une légère coupure mon général! "

Comme elle fini sa phrase elle appuya sur sa blessure pour se mettre à marcher et la douleur fût foudroyante. À un point tel qu'elle poussa un petit gémissement en tombant. Une fois au sol elle se serra le pied pour atténuer la douleur.

Elle regarda en direction du général gêner.

* Te voilà dans de beaux draps maintenant! * se dit-elle...

Il se précipita vers elle.

" Attendez! Laissez moi y jeter un coup d'oeil! "

Il s'agenouilla près d'elle et attendit que la douleur se dissipe avant de regarder sa blessure. Il ne voulait pas l'effrayer. Il vit un peu de sang sur le bord de sa botte et sur les brindilles d'herbes.

" Se n'est peut être qu'une petite coupure, les extrémités saignent toujours plus vous savez. "

Elle laissa le chevalier regarder sa blessure. Son orgueuil en prit un bon coup. Habituellement elle ne se serait pas laisser faire mais étant incapable de se lever et de courir à toutes jambes elle n'eut d'autre choix que de se laisser soigner. Quand il lui enleva sa botte elle se mordit les lèvres car le frottement amplifia la douleur. Son bas était immaculé de sang mais Ophélia en avait vue d'autre et sa blessure ne l'inquiéta guère.

- C'est gentil à vous de m'aider!

Elle regarda son visage et sa chevelure dorée qui flottait au vent. Elle avait rarement vue un homme aussi séduisant. Elle surveilla ses gestes sans dire mot et arriva même à se détendre s'appuyant les mains dans l'herbe.

- Vous croyez qu'un simple pansement fera l'affaire?

Il regarda sérieusement son pied qui était ensanglanté. Il ne fallait jamais prendre à la légère une simple coupure ou autre. Trop souvent il avait vue une blessure légère s'infecter rapidement et mettre la vie de la personne en danger.

- Il faut toute suite laver cette coupure avant de la couvrir

Cramponnez vous je vais vous portez jusqu'à la rivière. Il essuya ses mains et ensuite il se pencha pour la soutenir. Une fois debout il la porta dans ses bras jusqu'à la rive. Au loin des yeux les membres de sa troupe le regardèrent l'air étonné. L'un d'eux alla même jusqu'à pousser un cri de gloire pour cristaliser ce moment inatendu.

- Ne faite pas attention à eux! Se ne sont que des fous sans aucune classe!

Il décrocha un petit sourire car dans le fond lui même aimait plutôt la situation. Il la déposa près de l'eau en faisait attention de ne pas heurter son pied contre le sol rocheux de la grève...

Le général se comportait comme un gentil homme. Il la porta dans ses bras jusqu'à la rivière et fit très attention à elle. Se sentant soulever de terre elle agrippa fermement l'épaule du chevalier passant son bras autour de son cou. Les cris des hommes la rendit mal à l'aise. Jamais de sa vie elle ne c'était retrouver dans cette position. Les mots du général n'allégèrent pas son sentiment de gêne et elle resta muette jusqu'à ce qu'il la dépose sur la rive.

Une fois à la rivière elle trempa doucement son pied dans l'eau. Le courant froid apaisa la douleur et de temps à autre elle émergea son pied de l'eau pour voir si sa blessure arrêtait de saigner. Au bout d'une dizaine de minutes le sang arrêta de couler et elle déposa son pied sur la grève là ou tout était sec.

- Je crois que ça ira maintenant.